Témoignages d’anciens étudiants.

De la prépa à l’ENS, Sciences Po, l’ISMAPP, des masters, etc.

D’anciens étudiants des prépas littéraires de La Pérouse-Kerichen décrivent leur parcours.

Maëla, promotion 2016-2019. Formation actuellement suivie : diplôme de l’ENS d’Ulm (Paris) (1e année), M1 de lettres classiques (Sorbonne Université).

Quel bac avez-vous passé ? Avec quelle spécialité ? Éventuellement quelle mention ? J’ai passé un bac scientifique, spécialité Écologie, Agronomie, Territoires (en lycée agricole), obtenu avec une mention Bien (due en partie à mes notes dans les matières littéraires).

Pourquoi, à l’origine, avez-vous choisi de faire prépa ? J’avais en tout premier lieu envisagé un métier dans l’aviation, et pour cela une prépa scientifique, mais je n’étais pas très intéressée par les matières scientifiques et mes résultats n’étaient pas suffisants. En défaut d’orientation, je me suis inscrite sur ce qui est désormais Parcours sup au dernier moment et j’ai choisi la prépa ECS, qui me paraissait la plus généraliste et qui me permettait de passer le concours des IEP. Sachant dès la rentrée que je n’étais pas intéressée par les écoles de commerce, et quelques semaines plus tard que je n’étais pas plus intéressée par les IEP, je me suis réorientée vers la prépa littéraire à la Toussaint.

Quel fut votre parcours en prépa (option(s) suivie(s) en Lettres Sup, spécialité de khâgne) ? Peut-être y suis-je arrivée par hasard, mais la prépa littéraire m’a tout de suite plu – l’hypokhâgne a été pour moi la meilleure année. J’ai commencé le grec ancien, j’ai repris le latin que j’avais abandonné en entrant en seconde et j’ai suivi l’otion philosophie. Je me suis orientée dans un premier temps vers une khâgne Ulm spécialité philosophie, mais je ne savais pas quelle langue ancienne conserver. J’ai finalement choisi une khâgne spécialité lettres classiques, tout en suivant les cours de spécialité philosophie (j’ai toujours été un peu gourmande). Après ma khâgne, j’ai fait une khûbe similaire, mais en étant un peu moins assidue aux cours de spécialité philosophie au second semestre, afin d’avoir le temps de préparer ma candidature sur dossier à l’ENS.

Quelle formation/école avez-vous intégrée ? J’ai intégré l’ENS (Paris) sur dossier, par le concours normalien étudiant. Celui-ci permet d’être admis à la préparation du diplôme de l’ENS – que préparent également les élèves reçus sur concours – mais ne confère pas le statut d’élève-fonctionnaire stagiaire (pas d’engagement décennal, pas non plus de salaire). Les « normaliens étudiants » sont ainsi considérés comme des normaliens à part entière ; ils disposent des mêmes avantages et des mêmes conditions d’études que les « normaliens élèves » à l’exception de leur différence de statut, leur absence de salaire et la durée raccourcie de leur scolarité à l’ENS (de 3 ans, contre 4 pour les normaliens élèves). Mon année de khûbe m’a permis de valider une double licence en lettres classiques et philosophie ; j’ai donc pu entrer directement en master 1 de lettres classiques après la prépa. En tant que normalien, ce master peut se faire aussi bien à l’ENS que dans une université parisienne. Pour ma part, je suis inscrite à la Sorbonne, qui se trouve juste à côté de la rue d’Ulm.

Que retenez-vous de votre passage en prépa ? Je retiens de la prépa des années certes fatigantes mais, comme nombre de mes anciens « khâmarades » le disent aussi, excellentes. J’ai particulièrement aimé l’hypokhâgne car c’est une année sans programme qui permet d’explorer de nombreux sujets et d’apprendre énormément. La khâgne est sans doute plus stressante, et je me suis peut-être sentie un peu restreinte par un programme dont tous les aspects ne plaisent pas toujours. On croit souvent que le simple fait qu’il y ait un programme signifie qu’on doit savoir tout de lui pour le concours, ce qui est impossible. Mais le programme est aussi un appui qui permet de cadrer le travail et, sur les bonnes années, il permet de faire de très belles découvertes. La prépa à Kerichen en particulier m’a été très profitable, car c’est une petite prépa dans laquelle les étudiants se serrent les coudes, où il n’y a pas d’esprit de compétition, et où les professeurs sont particulièrement proches et à l’écoute des élèves ; c’était tout à fait l’ambiance dont j’avais besoin pour bien vivre mes années prépa.

Titouan, promotion 2016-2019. Formation actuellement suivie : Première année de Master à l’École doctorale d’histoire de Sciences Po (Paris)

Quel bac avez-vous passé ? Avec quelle spécialité ? Éventuellement quelle mention ? J’ai passé un baccalauréat ES, option Sciences Sociales et Politiques. Je l’ai obtenu avec mention (TB).

Pourquoi, à l’origine, avez-vous choisi de faire prépa ? Comme beaucoup d’élèves, j’étais très indécis à la fin de mon année de terminale. Les concours IEP me tentaient bien, mais je n’avais jamais eu la volonté de m’y mettre sérieusement. J’étais très à l’aise dans les matières littéraires, mais je n’imaginais pas me consacrer exclusivement à une seule d’entre elles. Le principal avantage de la prépa est qu’elle garde un côté pluridisciplinaire. C’est un bon compromis pour les personnes qui hésitent quant à leur avenir en fin de lycée. En plus de cela, j’avais réellement besoin de me mettre au travail, et je manquais d’organisation. La prépa, en me laissant deux ans de réflexion, me semblait donc le choix le plus adapté.

Quel fut votre parcours en prépa (option(s) suivie(s) en Lettres Sup, spécialité de khâgne) ? Au début de l’année d’hypokhâgne, nous sommes invités à prendre plusieurs options afin d’avoir un aperçu de toutes les disciplines, pour n’en retenir qu’un nombre limité. N’ayant jamais étudié de langues anciennes, et n’étant pas très à l’aise avec la culture antique, j’ai choisi d’étudier des cartes topographiques, ce qui m’a énormément plu. Comme j’aimais l’histoire, la géographie et la littérature, j’ai opté à la fin de l’hypokhâgne pour la spécialité Histoire-Géographie.

Quelle formation/école avez-vous intégrée ? À la fin de ma première khâgne, je n’ai été reçu dans aucune école. J’ai donc choisi de faire une troisième année, afin d’obtenir de meilleurs résultats. Et en un sens, mes efforts ont payé, car j’ai été reçu en Master à Sciences Po Paris, où j’étudie actuellement.

Que retenez-vous de votre passage en prépa ? Bien sûr, ces deux années ne sont pas faciles. On a beaucoup de travail, beaucoup plus qu’en terminale. Mais même si ça a quelque chose d’effrayant au début, on apprend très vite à s’organiser. Contrairement aux rumeurs, la prépa ne marque pas la fin de la vie sociale : avec une bonne organisation, j’avais le temps de sortir, de continuer le sport en compétition, etc. En plus, la prépa littéraire requiert une réflexion et un esprit critique bien plus poussés que ce qu’on nous demande au lycée, ce qui est très stimulant intellectuellement. Mais ce qui m’a le plus marqué, ce sont des rencontres incroyables et la grande cohésion de la promo. On a souffert, bien sûr, mais on a souffert ensemble, ce qui rend la chose bien plus supportable. J’avais lu des choses horribles sur la prépa, et quand j’y ai moi-même mis les pieds ça n’était pas si horrible que ça. La preuve, j’y suis resté trois ans.

Léa, promotion : 2017-2019. Formation actuellement suivie : Licence 3 à l’Institut Supérieur de Management Public et Politique (ISMaPP)

Quel bac avez-vous passé ? Avec quelle spécialité ? Éventuellement quelle mention ? J’ai passé un bac littéraire en spécialité anglais renforcé, je l’ai obtenu avec une mention bien.

Pourquoi, à l’origine, avez-vous choisi de faire prépa ? J’ai choisi la prépa afin de repousser le moment de choisir définitivement ma filière post bac. Ensuite je voulais acquérir un socle de culture générale solide. J’avais également l’intention de pousser mes limites, me challenger afin de voir jusqu’ou je pouvais aller dans les études.

Quel fut votre parcours en prépa (option(s) suivie(s) en Lettres Sup, spécialité de khâgne) ? En hypokhâgne j’ai choisi les options de cartographie et de philosophie. En khâgne je me suis spécialisée en histoire géographie, c’était la khâgne qui me correspondait le plus, avec certes 2 cours supplémentaires au lieu d’un seul, mais l’apport intellectuel était de mon point de vu extrêmement enrichissant.

Quelle formation/école avez-vous intégrée ? J’ai intégré l’Ismapp, c’est une école axée sur les sciences politiques et qui propose une immersion professionnelle de 6 mois (6 mois de cours 6 mois de stage). Pour moi c’était l’occasion de mettre a profit toute la théorie que j’avais appris en prépa. De plus je voulais me confronter à la vie professionnelle.

Que retenez-vous de votre passage en prépa ? Je ne retiens que du positif de mon passage en prépa. Certes, ça a été très difficile à certains moments, mais ce que j’ai acquis grâce à l’enseignement, aux personnes que j’ai rencontré, aux professeurs, tout cela représente la richesse de la classe prépa. J’estime avoir beaucoup changé en prépa, je me suis découverte, et j’ai aussi découvert le monde autour de moi. J’ai ouvert mon esprit et éveillé ma curiosité, autant de bénéfices que je conserverai toute ma vie.

Marine, promotion 2016-2019. Formation actuellement suivie : M1 Histoire de la Philosophie à l’université de Lyon III.

Quel bac avez-vous passé ? Avec quelle spécialité ? Éventuellement quelle mention ? J’ai passé un bac littéraire, avec une spécialité anglais, et une option d’arts plastiques mais sans grec ou latin, et je l’ai eu avec la mention très bien.

Pourquoi, à l’origine, avez-vous choisi de faire prépa ? Après avoir découvert la philosophie en terminale j’étais résolue à continuer dans cette voie, mais j’avais aussi peur de m’enfermer dans une discipline que je ne connaissais que depuis quelques mois, et je sentais que les autres matières littéraires me manqueraient à la fac. Je suis arrivée en prépa avec certes de la motivation et l’envie d’être à la hauteur, mais aussi avec l’idée que je n’irai peut-être pas plus loin que le premier ou deuxième semestre.

Quel fut votre parcours en prépa (option(s) suivie(s) en Lettres Sup, spécialité de khâgne) ? J’ai suivi l’option grec ancien en première année, et celle d’espagnol, en hypokhâgne pour ensuite faire une khâgne en spécialité philosophie, puis une khûbe (troisième année de prépa) dans la même spécialité.

Quelle formation/école avez-vous intégrée ? J’ai intégré un Master d’histoire de la philosophie à l’université de Lyon III.

Que retenez-vous de votre passage en prépa ? Avant tout, je garde de la prépa de très bons amis. Evidemment, on gagne de la rigueur, de la méthode, et de la capacité de travail en prépa, mais c’est aussi un environnement où l’on s’épanouit intellectuellement, avec des professeurs bienveillants. J’ai le sentiment d’avoir donné beaucoup pendant trois ans, mais surtout d’avoir récolté mille fois le fruit de mes efforts en confiance en moi, en maturité, et simplement en plaisir d’apprendre et de progresser.